"L'Enfer c'est les autres"
Jamais je n'ai compris ce qu'a poussé Sartre à dire cette phrase.
Quelques fois, quand ça n'allait pas bien, quand quelqu'un me faisait de la peine je me répétais cette expression en souriant, sans y croire vraiment, juste comme ça sur coup de tête. Mais ce soir, j'ai failli vraiment y croire!!
les choses ont si mal tourné au point où j'ai commencé à juger tout ceux qui m'entouraient. Je me suis dite que si j'étais devenue celle que je suis aujourd'hui, c'est en partie parce que je me suis détachée de cet entourage, de ces gens que j'ai cotôyé depuis toujours. Que si - back then- j'avais une aura aussi triste et malheureuse c'est à cause des autres!! Que ce qui a fait mon malheur, ce sont les autres!! Je me suis dite qu'il valait mieux ne plus leur parler, ne plus s'engager à rien avec eux. De redevenir cet être transparent, qui est là sans être remarqué, ou sans être vraiment présent. le regard vague et limpide, n'exprimant aucun enthousiasme, ne causant aucun problème, agissant toujours prévisiblement, n'ayant pas d'amis et à qui l'on ne parle que pour faire des critiques sur son attitude solitaire...
Je me suis dite que la solitude est ce qui m'allait le mieux, que cette vie n'était pas pour moi, et j'ai pensé à ce poème en prose de Baudelaire "La solitude" où il disait :
"... «Ce grand malheur de ne pouvoir être seul! ...» a dit quelque part La Bruyère, comme pour faire honte à tous ceux qui courent s'oublier dans la foule, craignant sans doute de ne pouvoir se supporter eux-mêmes.
«Presque tous nos malheurs nous viennent de n'avoir pas su rester dans notre chambre,» dit un autre sage, Pascal, je crois, rappelant ainsi dans la cellule du recueillement tous ces affolés qui cherchent le bonheur dans le mouvement et dans une prostitution que je pourrais appeler fraternitaire, si je voulais parler la belle langue de mon siècle. "
«Presque tous nos malheurs nous viennent de n'avoir pas su rester dans notre chambre,» dit un autre sage, Pascal, je crois, rappelant ainsi dans la cellule du recueillement tous ces affolés qui cherchent le bonheur dans le mouvement et dans une prostitution que je pourrais appeler fraternitaire, si je voulais parler la belle langue de mon siècle. "
Ce n'est qu'après avoir retrouvé mes esprits que je me suis rappelée que si je suis heureuse c'est grâce au soutien des autres, que les autres ne font pas mon malheur, mais plutôt définissent les horizons de mon bonheur. Que si quelques fois, je me sentais si oppressée par leur propos, c'est en partie à cause de moi. Je me suis rendue compte que la clef de mon bonheur c'est moi qui la détient, que c'est moi qui dirige la façon dont les autres agissent à mon égard.
Je me suis dite que l'Enfer c'est moi, c'est ma manière d'agir. Je n'ai pas le droit de mettre la responsabilité de mes malheurs sur les épaules des autres, je dois assumer mes actes et ne blamer que ma personne. Mon bonheur aussi c'est moi qui le fait. C'est moi qui fait ma vie, qui Choisit ma vie et pas les autres.
La solitude c'est bien pour se recueillir et clarifier ses idées, mais elle ne doit pas servir de lieu de fuite, ou pire, de prison.
Et une dernière chose : Ne jamais penser à ce qu'on était, toujours aspirer à ce qu'on devienne quelqu'un de meilleur.
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